La politique budgétaire de la banque centrale

  • 1647
  • 0

Définition politique budgétaire



La politique budgétaire est la gestion des recettes (impôts) et dépenses des administrations publiques d'un pays ou d'un état. La politique budgétaire comprends également la politique fiscale. Chaque année, les autorités compétentes votent un budget en fonction des recettes et des dépenses prévues. Le budget peut se présenter sous 3 formes :

- un budget équilibré
- un budget déficitaire
- un budget excédentaire

Le solde budgétaire (recettes - dépenses) lui est un bilan de la politique budgétaire mené pendant l'année. Ce solde variera bien évidemment en fonction de la conjoncture économique. Une période de croissance à un effet positif sur le solde budgétaire alors qu'une période de récession à un effet négatif.


La politique budgétaire en période de récession



En période de récession, le budget est dans la quasi-totalité des cas un budget déficitaire. En effet, l'état cherche à stimuler l'activité économique par les dépenses publiques afin de relancer la croissance. En reprenant la théorie Keynésienne (de J.M Keynes en 1936), ce budget ressemble à un budget de relance (augmentation des dépenses) même si dans certains cas, le budget déficitaire peut être du a une baisse des recettes fiscales (baisse du taux d'imposition). Il faut distinguer s'il s'agit d'un budget volontariste ou d'une situation endémique reflétant une incapacité de l'État à contenir ses dépenses (déficit structurel).

Un budget déficitaire induit une période de création monétaire. L'inflation est donc mécaniquement forte et conduit à terme à une augmentation des taux d’intérêts afin de contrôler l'inflation. On parle également de la politique de < la planche a billets >. Le but étant d'injecter un maximum de liquidité dans l'économie afin de restaurer la confiance entre les acteurs économiques. Par ailleurs, l'augmentation de l'investissement public et privé (les banques accordant plus facilement du crédit aux entreprises) entraine la création de nouveaux emplois et le revenu des ménages va ainsi augmenter.

De part les effets du multiplicateur de dépôts et du diviseur de crédit, il est admis que l'accroissement du revenu des ménages est plus important que le montant de la dette induit par des mesures de relance. En effet, l'augmentation du revenu des ménages fait croître les recettes fiscales et donc le déficit est en théorie couvert.

En pratique, cela n'est pas toujours le cas. Les liquidités injectées dans l'économie par l'Etat peuvent etre détournées de leur but initial qui est de favoriser le crédit. C'est le cas lorsque l'argent n'est pas redistribué par les banques aux entreprises et aux ménages. Les banques utilisent alors ces liquidités à ses propres fins tels que le trading pour compte propre. L'argent n'étant pas redistribué, les créations d'emplois sont insuffisantes et l'accroissement du revenu des ménages ne couvre alors pas l'augmentation du déficit. Cela peut alors avoir des effets désastreux.


La politique budgétaire en période de croissance



En période de croissance, la discipline budgétaire permet en théorie de réduire le déficit public. En effet, durant cette période, les recettes augmentent et les dépenses sont réduites du fait que l'activité économique est déjà dans un cercle vertueux. Toutefois, il faut faire attention à ne pas tuer la croissance en coupant les dépenses car si l'investissement induit des créations d'emplois, le désinvestissement à l'inverse, induit des destructions d'emplois. Les périodes d'expansion ne sont pas forcement les plus faciles a gérer pour les Etats car il faut choisir ce que l'on décide de faire de l'excédent de recettes du à une conjoncture économique favorable. L'Etat peut :

- rembourser une partie de la dette publique
- développer des programmes sociaux
- se livrer a une politique d'investissements publics
- alléger le poids de la fiscalité
- employer ces surplus en cas d'événement imprévisible

Tous ces choix ont des conséquences très différentes dans l'immédiat et a long terme.

Les conséquences immédiates :

- Remboursement de la dette publique (baisse des taux "long terme" ; moins de compétition privé/public dans la recherche de financement ; allegement du poids de la dette)
- Développement de programmes sociaux (aucune)
- Politique d'investissements publics (créations d'emplois)
- Allegement de la fiscalité (augmentation de la consommation)
- Emploi des surplus en cas d'événements exceptionnels (c'est le cas des USA apres le 11/09/2001. Le gouvernement disposant de matelas fiscaux imposants peut décider d'allegements destinés a la fois a couvrir directement des pertes (40MM$ destinés aux compagnies aériennes et aux compagnies d'assurance et réassurance) et a relancer la consommation (100MM$ d’allègements fiscaux pour les ménages)

Les conséquences à terme

- Remboursement de la dette publique (baisse d'impôts entraînant une hausse du revenu disponible (qui sera partagé entre consommation et épargne.)
- Développement de programmes sociaux (plus de place a l'État providence et hausse du revenu disponible des ménages)
- Allegement de la fiscalité (les conséquences dépendront de la nature de la baisse de fiscalité ; s'il s'agit de diminution de l'impôt direct (cas des USA), a terme la hausse de la consommation entraînera une hausse des rentrées fiscales indirectes; s'il s'agit d'une baisse de l'assiette de l'impôt, aucune conséquence a terme.
- Emplois des surplus pour des cas exceptionnels (les conséquences a terme dépendront a la fois de la gravité des événements et des choix politiques faits pour corriger cette situation)

Toutefois, peu importe le choix de la politique monétaire, le solde budgétaire est très dépendant de l'évolution de la conjoncture économique. C'est pour cette raison que la politique budgétaire a parfois des effets contraires aux objectifs de l'Etat.

A propos du posteur

  • 883
  • 4542
  • 17625
  • 7306

Ajouter un commentaire

no pic

Commentaires

0 Commentaires