Brexit : les arguments des deux camps

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Le Brexit est au cœur de toutes les conversations au Royaume Uni. D'un côté, on a David Cameron, Premier Ministre, qui milite pour un maintien du Royaume Uni dans l'UE, et de l'autre, on a les Pro Brexit dont le chef de file est maintenant Boris Johnson, le maire emblématique de Londres. Le référendum se tiendra le 23 juin prochain et le pays est divisé sur la question. Les sondages donnent encore les Pro Européens gagnants mais l'écart se réduit fortement et c'est ce qui crée ce climat d'incertitude.

A première vue, l'idée d'un Brexit semble totalement incohérente et injustifiée. En effet, le Royaume Uni jouit à l'heure actuelle d'un statut privilégié au sein de l'UE. Elle a un libre accès au marché Européen et un droit de regard sur les décisions de l'UE tout en supportant beaucoup moins de contraintes réglementaires, économiques et politiques que les autres pays de l'UE. C'est le statut idéal, les avantages sans les inconvénients.

Mais alors, pourquoi de nombreux Britanniques sont favorables au Brexit ? Le Maire de Londres résume ça en quelques mots : "Pour que le peuple reprennent le contrôle et économise de l'argent".


Voici les nombreux sujets opposants les Pro UE aux Pro Brexit :



- L'immigration

: La crise des réfugiés bat son plein en Europe. Le flux migratoire en provenance des pays en Guerre ne se tarit pas et les pays Européens doivent faire face à une immigration de plus en plus importante. La commission Européenne veut valider des quotas d'immigration pour chaque pays. Tous les pays membres de l'UE devront donc à terme accepter une partie de ce flux migratoire massif en fonction de leur taille. La Grande Bretagne va donc devoir accueillir de nombreux immigrés. Le problème, c'est que l'Angleterre subit de plein fouet l'immigration clandestine. La plupart des immigrés veulent soit rejoindre l'Allemagne, soit la Grande Bretagne. Le pays a connu un solde migratoire record en 2015 de 336.000 personnes, dont 180.000 en provenance de l’UE.

Les Pro Brexit veulent limiter cette immigration pour réduire les paiements d’aides sociales, désengorger les services publics et de réserver les emplois aux Britanniques.

Les Pro UE avancent que ces immigrés rapportent plus qu'ils ne coutent. D'après une étude effectuée en 2013, la contribution des migrants originaires de l’UE est ainsi supérieure de 34% à ce qu’ils reçoivent. Cela s'explique par la jeunesse des immigrés arrivant au Royaume Uni.

- Budget Européen et économie

: Le Royaume Uni a été le 4ème contributeur au budget de l'UE en 2014 (12% du budget) et le budget allouée est en constante augmentation chaque année. En 2015, le flux net (sommes versées - sommes perçues) était de 8.5 millions de Livre Sterling, soit près de 11 milliards d'Euros. La contrepartie de ce versement, c'est l'accès libre au marché Européen.

Les Pro Brexit estiment qu'un Brexit permettrait une hausse du PIB d’ici à 2030 de 0,6% à 1,6%, selon les prévisions les plus optimistes du cercle de réflexion Open Europe. En effet, un accord de libre échange peut être ratifié avec l'UE même en cas de Brexit, ce qui n'aurait pas d'impact économique sur le commerce extérieur du Royaume Uni.

Les Pro UE avancent eux qu'un Brexit aura de lourdes conséquences économiques sur le Royaume Uni, avec une perte de PIB d’ici à 2030 de 0,8% à 2,2% toujours selon Open Europe. C'est bien plus que le cout des subventions versées à l'UE. De plus, un accord de libre échange avec l'UE ne sera pas gratuit. Le Royaume Uni risque donc de devoir payer à l'UE mais cette fois sans avoir le droit de regard sur les différentes décisions politiques, économiques et réglementaire.

- Régulations :

Appartenir à l'UE, c'est se soumettre aux nombreuses régulations Européennes. Ces réglementations ont un cout important pour toutes les entreprises du Royaume Uni.

Les Pro Brexit estiment ce cout à 33.3 milliards de Livre Sterling d'après une étude réalisée par Open Europe pour les 100 régulations les plus contraignantes. Pour de nombreuses entreprises et notamment celles du secteur financier, moins de régulation, c'est plus de profit.

Les Pro UE avancent eux que la plupart des entreprises du Royaume Uni sont opposés au Brexit. Certaines entreprises menacent même de quitter le pays pour s'installer dans des pays de l'UE. Cela conduirait à de nombreuses pertes d'emploi à donc à une chute de la croissance.

- L'Europe

: La crise Grecque est loin d'être terminé et les nombreux pays de l'UE sont sous la menace d'un crise de la dette souveraine. De plus, les pays Européens n'arrivent pas à s'accorder sur une gouvernance politique et économique. Chacun reste campé sur ses positions et il est difficile d'avancer le projet Européen dans ces conditions. La crise des migrants en est une nouvelle illustration.

Pour les Pro Brexit, il est temps de quitter le navire avant qu'une crise Européenne plus grave n'éclate. Le budget Européen est de plus en plus couteux et en cas de crise économique majeure, les pays contributeur pourrait se voir demander des sommes mirobolantes. On le voit déjà dans certains pays comme l'Allemagne avec Merkel qui a été mise en danger avec le dossier Grec.

Les Pro UE défendent à tout prix l'idée d'une construction Européenne durable, que l'union fait la force. Le Royaume Uni ne pourrait plus influencer sur les questions de régulations fiscales, budgétaires et agricoles. De plus, une sortie d'un pays de l'UE est un saut dans l'inconnu pour toute l'Europe, et Cameron (tout comme Merkel avec la Grèce) ne veut pas être celui qui a entrainé la chute de l'Europe.

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